Les viornes
Quelques généralités
Le genre Viburnum compte plus de 150 espèces réparties dans toutes les zones tempérées et subtropicales de l’Hémisphère nord. Seuls le viorne obier (V. opulus) et le viorne lantane (Viburnum lantana) sont indigènes en Europe, toutes les autres espèces étant réparties sur les continents asiatique et nord-américain.
Les viornes possèdent un feuillage aussi bien persistant, semi-persistant que caduc. Les feuilles sont entières, lobées ou lancéolées, opposés, parfois en verticille. La coloration du feuillage en automne peut varier du jaune (V. opulus, V. lantana) au rouge-violacé (V. plicatum, V. x bodnantense).
Les viornes possèdent une très grande variation de fleurs. Appelées aussi communément « boule de neige », les viornes proposent aussi bien des inflorescences plates (V. lantana, V. plicatum, V. opulus) qu’en forme de boule (V. x bodnantense, V. carlesii, V. x burkwoodii). Ces fleurs déploieront leur charme au printemps pour la plupart des espèces, en hiver pour quelques-unes. La floraison est dans la plupart des cas délicatement parfumée.
L’aspect décoratif des viornes est complété, pour certaines espèces, de beaux fruits colorés rouge, jaunes ou oranges (V. lantana, V. opulus). D’autre seront noirs et plus discrets.
Plantation et utilisation
Les viornes sont amateures de chaleur et se prêtent bien à une utilisation dans des sols modérément secs à frais, légèrement alcalins. D’une manière générale, les viornes préfèrent un sol plutôt plus frais que trop sec.
Les viornes sont particulièrement adaptées à la composition d’écrans arbustifs, indigènes ou non. Seules quelques espèces, comme V. plicatum, méritent une plantation en isolé.
Espèces principales
Espèce | Port | Feuillage | Floraison | Fruits | Origine |
V. x bodnantense, viorne d’hiver | Arbuste de taille moyenne, jusqu’à 3 mètres, d’abord érigé puis largement évasé, nouveaux rameaux rougeâtres. | Caduc, opposé, lancéolé, rouge-violacé à l’automne. | Rose profond, parfumée, groupées en panicules terminales, dès février-mars. | – | 1933, Bodnant, Pays de Galles, V. farreri x V. grandiflorum |
V. x burkwoodii, viorne de Burkwood | Arbuste de taille moyenne, jusqu’à 3.50 mètres, port buissonnant et arrondi, croissance lente. | Semi-persistant, opposé, elliptiques à ovoïdes, 4-7 cm, couleur d’automne orage et rouge sur certaines parties du feuillage. | Roe en bouton puis blanches, en cymes sphériques très parfumées, en avril – mai, floraison secondaire en septembre. | – | 1924, Angleterre |
V. carlesii, viorne de Carle, viorne parfumée de Corée
| Petit arbuste buissonnant à croissance sphérique, croissance lente, jusqu’à 1.5 mètre de haut. | Caduc, opposé, ovoïde, 6-10 cm, couleur automnale orange à brun rouge. | Roses à l’éclosion, intensément parfumées, en cymes plates en avril-mai. | – | Corée |
V. davidii, viorne de David | Arbuste nain à rameaux étalés, bourgeons rouges, croissance arrondie et lente, jusqu’à 80 cm de haut pour autant de large. | Persistant, opposé, elliptiques, 7-15 cm de long, vert foncé. | Blanc rose en cymes de 8 cm de large en avril-mai. | Arrondis, bleu acier. | Chine |
V. lantana, viorne lantane | Grand arbuste au port érigé, très ramifié, tiges basales nombreuses, jusqu’à 3 mètres de haut. | Caduc, opposé, ovoïde, 8-12 cm de long, duveteux. | Blanc en cymes sphériques, parfumée, en mai-juin. | Oblongs, rouges lumineux puis bleu noir. | Europe, Proche-Orient, Caucase, Sibérie
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V. opulus, viorne obier | Grand arbuste atteignant 4 mètres, érigé lorsque jeune puis largement évasé au port irrégulier. | Caduc, opposé, 3 à 5 lobes, 8-12 cm de long, coloration jaune à l’automne. | Blanc en panicules plates, 8-10 cm de diamètre, en avril-mai. | Oblongs, rouge lumineux, très appréciées des oiseaux. | Europe, Proche-Orient, Caucase, Sibérie
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V. plicatum, viorne du Japon
| Uniquement commercialisé sous ses variétés horticoles, petit arbuste au port étalé, rameaux horizontaux, jusqu’à 2 mètres de haut pour autant de large. | Caduc, opposé, ovoïde, couleur d’automne bordeaux à violet foncé. | Blanc en cymes plates, en mai-juin. | – | Chine, Japon |
V. tinus, laurier-tin, viorne tin | Arbuste de taille moyenne atteignant 3 à 4 mètres de haut, densément ramifié, buissonnant. | Persistant, opposé, obovoïde. | Blanc-rose en cymes de 5-7 cm, peu parfumées, mars-avril. | Ovoïdes, bleu acier presque noirs. | Bassin méditerranéen |
Les Hamamélis
Quelques généralités
Les hamamélis, aussi dénommés « noisetiers des sorcières », font partie de la famille des Hamamelidacées, tout comme le hêtre de Perse (Parrotia) ou le copalme (Liquidambar).
Les 6 espèces d’Hamamélis sont originaires des zones tempérées de l’Hémisphère nord et se rencontrent dans des environnements forts différents. On retrouvera ainsi H. mollis dans les montagnes de Chine jusqu’à 2500 mètres d’altitude alors que H. virginiana poussera naturellement en lisière des forêts sur la côte Est des Etats-Unis.
Les hamamélis forment des arbustes ou petits arbres caducs, peu denses, dont les feuilles rappellent celles des noisetiers, bien qu’il n’y ait aucune parenté entre ces deux genres. La coloration du feuillage, souvent orangée, est aussi appréciable et très décorative.
Les 4 pétales des fleurs en bouquets sont particulièrement décoratifs et forment souvent un contraste intéressant avec le calice rouge. Les pétales filiformes de l’hamamélis supportent des températures pouvant atteindre les -12°C. De telles températures, habituellement fatales pour les fleurs, sont supportées grâce à un mécanisme qui provoque un recroquevillement des pétales jusqu’aux écailles et protègent ainsi le calice du froid. Les pétales se redéplient progressivement une fois la température revenue proche de 0°C. Les variétés les plus précoces fleuriront dès le début de l’année et certaines seront plus parfumées que d’autres.
A la suite de cette spectaculaire floraison apparaîtront des fruits sous forme de capsules lignifiées.
Plantation et entretien
Les hamamélis se plaisent essentiellement dans des sols non calcaires, meubles et riches en nutriment. Malgré tous les bons soins donnés à la plantation, il n’est pas rare de voir un hamamélis qui ne se développe que peu ou pas durant 3 ans. Il s’agit bel et bien d’un arbuste qui parfois se laisse désirer, mais une fois installé, la patience est récompensée et il n’en sera que plus flamboyant.
Dans nos sol, l’hamamélis peut facilement s’adapter si, lors de la plantation, un amendement avec du terreau pour plantes de terre de bruyère est réalisé. Bien qu’il soit résistant au gel, une plantation au-dessus de 800-900 mètres d’altitude est déconseillée.
L’hamamélis est, en dehors de sa phase de jeunesse, très résistant aux maladies et ravageur.
L’hamamélis s’utilise essentiellement en isolé, dans une pelouse ou dans une haie mixte d’arbustes bas et de vivaces. Il peut aussi être utilisé en bacs. Dans tous les cas, une situation ensoleillée lui est nécessaire pour s’épanouir.
Principales espèces asiatiques
Espèce |
Port |
Feuillage |
Floraison |
Fruits |
Origine |
Hamamelis |
Grand arbuste |
Caduc, ovale à |
Jaune intense, |
Capsules |
Chine, dans les |
Hamamelis japonica, Hamamélis du Japon |
Grand arbuste à |
Caduc, ovale à |
Jaune pâle, |
Capsule |
Japon |
Principale espèce américaine
Espèce |
Port |
Feuillage |
Floraison |
Fruits |
Origine |
Hamamelis virginiana, hamamélis de virginie |
Grand arbuste ou petit arbres atteignant 6 mètres, voir 9 mètres. Couronne ouvert et lâche. Rameaux brun grisâtres lorsque jeunes. |
Obovoïde, 8-15 cm, vers clair, duveteux au revers. |
Jaune clair, pétales de 1 cm, parfumé, au moment de la chute des feuilles, de novembre à décembre. |
Capsule lignifiée. |
Côte est de l’Amérique du Nord, en lisière de forêt. |
Espèces et variétés horticoles
Espèce |
Port |
Feuillage |
Floraison |
Fruits |
Origine |
Hamamelis x
|
Grands arbustes,
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Obovoïde, 8-15
|
Jaune clair,
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–
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Horticole
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· ‘Arnold Promise’: jaune, tardif, non parfumé.
· ‘Diane’: rouge, tardif, moyennement parfumé.
· ‘Jelena’: orange, précoce, faiblement parfumé.
· ‘Pallida’: jaune, précoce, fortement parfumé.
· ‘Westerstede’: jaune clair, tardif, non parfumé.